Mal de tête information

Mal de tête chez les femmes

Les céphalées chez les femmes

Le terme "mal de tête" est un générique, non spécifique, qui réfère à une douleur émanant de la tête (crâne, face, portion supérieure du cou).

Examen en détail des mécanismes neurobiologiques de la migraine. Une bonne connaissance de ceux-ci aidera le patient à prendre une part plus active dans son traitement

Les stratégies de traitement sont définies au cas par cas, selon les objectifs poursuivis et des principes de traitement pharmacologique et non pharmacologique.

Plusieurs causes, voire quelques centaines, peuvent être responsables d'une céphalée. À première vue, l'analyse d'un problème de céphalée peut donc apparaître comme un défi de taille.

La plupart des céphalées sont plus courantes chez les femmes que chez les hommes, bien que cette différence soit plus apparente au cours des années de procréation. De toute évidence, cela s'explique par le rôle important que jouent les hormones sexuelles féminines, bien que d'autres facteurs interviennent. Les femmes ont intérêt à lire aussi le chapitre suivant sur les céphalées chez les adultes des deux sexes.

Les effets des hormones sur les céphalées

Quelques études ont examiné l'effet des hormones sur les céphalées non migraineuses. Des études menées auprès de femmes par la City of London Migraine Clinic montrent que les femmes sont plus susceptibles aux céphalées non migraineuses vers le moment de leurs règles, même si elles souffrent aussi de migraine. Les céphalées sont reconnues comme symptôme du syndrome prémenstruel (SPM) et de la ménopause. Certaines femmes remarquent que leurs céphalées sont plus fréquentes lorsqu'elles commencent à prendre un contraceptif oral. Elles se régularisent en général après quelques mois, mais à l'occasion, il est nécessaire de changer de contraceptif. Hormis ces cas précis, les changements hormonaux ont peu d'effets sur les céphalées non migraineuses.

La migraine et les changements hormonaux

Des recherches en Suède ont montré que les deux sexes étaient également sujets à la migraine jusqu'à l'âge de 11 ans, après quoi les filles sont plus touchées que les garçons. Dès qu'une femme a eu sa première migraine, elle risque davantage de subir des accès pendant le reste de ses années de procréation : au moment où les enfants de l'étude initiale avaient atteint l'âge de 30 ans, 70 % des femmes touchées continuaient de subir des accès de migraine, comparativement à 48 % seulement chez les hommes. Les accès deviennent habituellement moins fréquents pour les deux sexes après 55 ans.

La migraine des règles

Dans une étude menée à la City of London Migraine Clinic, 50 % des femmes croyaient que leurs accès de migraine étaient liés à leur cycle menstruel. En tout, 15 % des femmes interrogées ont déclaré qu'elles avaient subi leur premier accès de migraine l'année de leurs premières règles. Ces premiers accès sont souvent irréguliers et peuvent se produire à tout moment du cycle. Toutefois, une fois parvenue au milieu ou à la fin de la trentaine, elle peut remarquer que les accès suivent un profil mensuel. Quelquefois, ce profil devient apparent seulement au retour de ses règles à la suite d'un accouchement.
Au cours de la même étude, on a constaté que moins de 10 % des femmes souffraient régulièrement d'accès de migraine dans les deux jours précédant leurs règles et dans les premiers jours des saignements (jours -2 a +2 de leur cycle) et à aucun autre moment du mois. Cela coïncide avec la phase du cycle menstruel où les concentrations d'oestrogène et de progestérone chutent à leurs niveaux les plus bas.
Par conséquent, à la migraine qui apparaît au cours des deux jours ou entre les deux jours avant le début des règles et les premiers jours des saignements nous avons donné le nom de "migraine des règles".
Un groupe de femmes plus important, 35 %, a souffert régulièrement d'accès liés aux règles, mais aussi d'autres accès à tout moment du mois. Nous avons donné le nom de "migraine liée aux règles" à ce type de migraine. La distinction entre les deux groupes est importante, car bien que les facteurs hormonaux jouent un rôle, les femmes qui souffrent de migraine liée aux règles sont aussi sensibles aux déclencheurs autres que les hormones.
On a établi un lien entre la migraine des règles et les variations naturelles normales des niveaux d'œstrogène au cours du cycle menstruel. Il n'est pas nécessaire d'effectuer des tests chez ces femmes, car tout est normal sur le plan hormonal. Elles semblent simplement plus sensibles à ces variations. En plus des hormones, d'autres facteurs jouent un rôle. Bien que les suppléments d'œstrogène puissent prévenir la chute de leurs niveaux, des études montrent que ce traitement n'est pas efficace pour toutes les femmes qui souffrent de migraine des règles. Les niveaux d'autres substances chimiques varient au cours du cycle menstruel, comme les prostaglandines, qui sont libérées juste avant et pendant les saignements. Ces substances chimiques peuvent constituer un déclencheur important, surtout chez les femmes qui souffrent de migraine uniquement le premier ou le deuxième jour des saignements.

D'autres facteurs peuvent jouer un rôle important dans la migraine des règles. Des études ont montré que la variation des niveaux hormonaux affecte la sensibilité à d'autres déclencheurs. Par exemple, les femmes sont plus sensibles aux effets de l'alcool et des repas sautés vers le moment de leurs règles.

Conseils pratiques

Si vous croyez qu'il existe un lien entre vos règles et vos accès de migraine, la première chose à faire est de tenir un journal afin d'établir la relation précise entre le moment des accès et les différentes phases de votre cycle menstruel. Notez tout symptôme prémenstruel, comme les envies d'aliments sucrés, les seins douloureux à la pression, etc. Tenez un journal précis de vos accès de migraine et de vos règles. Pour chaque accès, notez l'heure du début, sa durée et les symptômes que vous avez éprouvés. De même, notez le traitement que vous avez pris, le moment et le degré d'efficacité. Mentionnez si les règles étaient anormalement douloureuses ou abondantes. Notez tout déclencheur autre qu'hormonal susceptible d'avoir déclenché cet accès.
Après quelques mois, examinez vos notes et essayez de déterminer un profil. Portez une attention particulière aux facteurs autres qu'hormonaux, car le simple fait de les éviter pourrait suffire à prévenir ce qui semble un accès de migraine lié aux hormones. Par exemple, prenez garde de ne pas vous surmener et, au besoin, évitez l'alcool. Limitez-vous à de petites collations fréquentes pour maintenir votre glycémie, car le fait de sauter des repas et une trop longue période sans manger peuvent déclencher un accès.
Malheureusement, il existe peu de traitements efficaces pour la migraine des règles, bien que la vitamine B6 soit souvent proposée. On recommande de consulter un médecin ou un pharmacien avant de prendre la vitamine en doses élevées, en raison du risque d'effets secondaires toxiques chez certaines personnes (par exemple, lésion d'un nerf). Parmi les autres traitements en vente libre, mentionnons l'huile d'onagre, efficace pour les seins douloureux à la pression avant les règles, en doses allant jusqu'à 1,5 g deux fois par jour, et les suppléments de magnésium, qui soulagent d'autres symptômes du SPM comme la céphalée et la migraine.

Comment votre médecin peut-il vous aider?

Consultez votre médecin si vos symptômes sont graves ou si vous n'arrivez pas à soulager vos accès après avoir essayé plusieurs traitements pendant quelques mois.
De nombreuses femmes qui souffrent de migraine liée aux hormones se demandent pourquoi les médecins ne procèdent à aucun test. La réponse est simple : il n'existe actuellement aucun test qui puisse leur indiquer la cause du problème, car en général, les résultats de tous les tests courants pour les hormones sont normaux. Les études qui mesurent les niveaux d'hormones n'ont pas réussi à trouver une différence entre les femmes qui souffrent de migraines déclenchées par des facteurs hormonaux et les femmes en santé. Même chose pour tous les déclencheurs de migraine. Il semble qu'il y ait une sensibilité accrue aux événements normaux comme les variations hormonales naturelles, les repas sautés et la lumière vive du soleil. Cela signifie que dans une certaine mesure, le traitement est à l'essai. Néanmoins, selon la phase de votre cycle où vos accès surviennent, certains traitements spécifiques seront probablement plus efficaces que d'autres.
La migraine peut être associée au SPM, un problème courant où la femme éprouve de la fatigue, de l'irritabilité, des douleurs aux seins à la pression et prend du poids en raison de la rétention d'eau quelques jours avant les règles. Cette migraine peut répondre aux traitements autres qu'hormonaux, sur ordonnance, comme la fluoxétine (Prozac). Les traitements hormonaux comme un contraceptif oral ou injectable (DepoProvera), peuvent être efficaces en interrompant le cycle menstruel normal, car cette migraine peut résulter d'une chute naturelle de l'œstrogène qui survient à ce moment de votre cycle.
Par ailleurs, vous pouvez également prévenir les accès avec un supplément d'œstrogène, comme les timbres d'œstradiol de 100 ug, utilisés trois jours avant le début de vos règles pendant environ sept jours.
Ce traitement n'a aucun effet sur la fécondité, car il augmente simplement les niveaux d'œstrogène au moment où ils chutent naturellement, et rien n'indique que cela puisse avoir un effet néfaste sur la grossesse, bien qu'il ne soit pas recommandé pour les femmes qui essayent de concevoir. Ce traitement diffère du traitement hormonal substitutif (THS) en ce qu'il remplace l'œstrogène tout au long du cycle. En outre, les femmes qui continuent d'avoir leurs règles produisent leur propre progestérone celle-ci protège la muqueuse de l'utérus et l'empêche de trop épaissir en réponse à l'œstrogène, il n'est donc pas utile de leur fournir un supplément.
Pour les migraines qui surviennent seulement pendant vos règles, surtout si elles sont douloureuses ou abondantes, vous pouvez prendre un médicament qui inhibe la synthèse des prostaglandines.
Le médicament le plus courant, sur ordonnance, est l'acide méfénamique. Vous devez le prendre trois ou quatre fois par jour à partir du début de vos règles, pendant jusqu'à sept jours. Il est avantageux, car les femmes qui ont un cycle irrégulier peuvent l'utiliser.
Le Mirena Intrauterine System (système intra-utérin Mirena) est un dispositif contraceptif inséré dans votre utérus, qui libère de petites quantités de progestatif en vue de prévenir l'épaississement de sa muqueuse en réponse à l'œstrogène. Ainsi, en plus d'empêcher la conception, ce dispositif permet de diminuer les règles qui sont moins douloureuses. Il est intéressant de remarquer que plusieurs femmes qui l'utilisent rapportent un soulagement de leurs migraines liées aux règles.

Que faire lorsque le traitement est sans effet ?

Si vous l'avez essayé pendant trois cycles et que vos accès continuent, ne désespérez pas. Comme il n'existe pas de tests pour déterminer la cause de la migraine liée aux hormones, le médecin vous proposera différents médicaments pour traiter les différents mécanismes possibles. Si un traitement ne fonctionne pas, retournez chez votre médecin et essayez-en un autre.
De nombreux autres traitements influencent votre cycle hormonal, y compris les médicaments qui provoquent une ménopause médicale en interrompant le cycle hormonal dans votre cerveau. Malheureusement, les effets secondaires limitent le recours à ces médicaments habituellement prescrits uniquement par les gynécologues (spécialistes de la santé des femmes).

Contraception

La pilule combinée

La céphalée est un effet secondaire fréquent des contraceptifs oraux combinés courants, mais elle s'atténue souvent avec l'usage prolongé. Elle est liée à la dose et au type d'hormones. Les études montrent qu'il y a moins de cas de migraine associés à la pilule de plus faible dose (20 ug d'oestrogène), qui contient de nouveaux progestatifs de "troisième génération". La céphalée survient surtout au cours des premiers cycles d'utilisation et s'estompe progressivement à partir du sixième cycle.
Les femmes qui souffrent d'accès de migraine avant de commencer à prendre la pilule remarquent souvent que leurs accès surviennent pendant l'intervalle où elles ne la prennent pas, moment où leurs niveaux d'hormones chutent et produisent un saignement de privation. Dans ce cas, un changement de pilule peut parfois aider. Vous pouvez aussi prendre un supplément d'oestrogène naturel dans cet intervalle, mais le saignement de privation continuera de se produire. Prendre deux ou trois sachets de la pilule sans interruption, avant l'intervalle sans pilule, peut réduire la fréquence des accès.
Il arrive que des femmes prennent la pilule sans interruption et ne prennent jamais de pauses. Leurs migraines disparaissent souvent, mais comme il n'y a pas de saignement de privation contrôlé, la métrorragie imprévue peut poser problème. Rien n'indique que les pauses mensuelles de la pilule sont avantageuses pour la santé comparativement à l'utilisation ininterrompue. Les bienfaits des problèmes menstruels réduits et de l'efficacité accrue sont évidents. Il est intéressant de remarquer que de nombreuses femmes médecins prennent la pilule sans interruption !

La migraine, la pilule et le risque d'AVC

La pilule est sécuritaire pour la plupart des femmes, y compris celles qui souffrent de migraines sans aura, mais pas pour celles qui souffrent de migraine avec aura, pour les raisons qui suivent. La pilule comporte de nombreux avantages, comme par exemple la diminution des problèmes menstruels, du SPM et du risque de cancer en général.
Malgré ce dossier de sécurité bien établi, pour quelques femmes les risques liés à la pilule l'emportent sur les bienfaits. Il s'agit des femmes qui souffrent d'hypertension ou qui fument beaucoup. Au préalable, elles courent un plus grand risque de développer un AVC que les femmes en santé, et ce risque est accru si elles prennent la pilule.
Plus récemment, on a établi un lien entre la migraine avec aura et un risque accru d'AVC chez les jeunes femmes, bien qu'en termes réels, ce risque soit très minime. Néanmoins, des études révèlent que ce risque est cinq fois plus élevé lorsque ces femmes prennent la pilule combinée, comparativement aux femmes qui prennent la pilule mais ne souffrent pas de migraine.
En raison de ce risque, certaines autorités considèrent qu'on ne doit pas prescrire la pilule aux femmes qui souffrent de migraine avec aura, surtout de nos jours, car il existe de nombreuses méthodes alternatives de contraception, dont plusieurs, à l'exception de la mini-pilule (progestatif seul) chez les femmes de moins de 35 ans, encore plus efficaces que la pilule. De même, si une femme qui ne souffrait pas de migraine avec aura la développe lorsqu'elle commence à prendre la pilule, elle doit cesser de la prendre sans délai et consulter un médecin elle peut avoir besoin d'une protection d'urgence si elle a des relations sexuelles non protégées.

Les autres méthodes de contraception

Les méthodes de contraception à base d'agent progestatif seulement, comme la mini-pilule, les injections de Depo-Provera, les implants et le système intra-utérin Mirena n'augmentent pas le risque d'AVC et constituent une solution de rechange sécuritaire pour les femmes qui souffrent de tout type de migraine. Elles ont des effets variés sur la migraine. Toutefois, selon les données, si la méthode provoque l'interruption de l'ovulation et des règles, en général la migraine s'atténue.
Les femmes qui utilisent le dispositif intra-utérin au cuivre (Cu-DIU) peuvent souffrir de migraine pendant leurs règles, surtout si elles deviennent plus abondantes. Elles ont le choix de changer de méthode.

La grossesse et l'allaitement

Des études indiquent que dans 60 à 70 % des cas, les migraines sont plus fréquentes et plus intenses au cours des premiers mois de la grossesse, mais que vers la fin, elles sont plus rares et moins intenses chez les femmes migraineuses. Cette amélioration s'explique par la plus grande stabilité des niveaux d'oestrogène. Toutefois, il est peu probable que le mécanisme soit aussi simple, car il se produit de nombreux changements physiques, biochimiques et émotionnels qui pourraient l'expliquer, notamment la production accrue d'analgésiques naturels, la relaxation musculaire et la modification de l'équilibre glycémique.
Les femmes qui souffrent d'accès de migraine sans aura avant de tomber enceinte, surtout s'il y a un lien entre leurs migraines et leurs règles, en souffriront probablement moins pendant leur grossesse, et en général pendant l'allaitement, jusqu'au retour de leurs règles. Toutefois, la migraine associée à la brusque chute d'oestrogène après la naissance n'est pas rare. Par contre, environ 16 % de ces femmes continuent d'avoir des accès pendant leur grossesse.
Contrairement à ces femmes, celles qui souffrent de migraines avec aura continueront probablement à en souffrir pendant leur grossesse. De plus, si la migraine apparaît pour la première fois au cours de la grossesse, elle sera probablement accompagnée d'une aura.
Rien n'indique que la migraine, avec ou sans aura, a des conséquences sur le nouveau-né ou sur sa croissance et son développement.
De nombreuses femmes préfèrent gérer leur migraine sans médicaments pendant leur grossesse, surtout si elles savent qu'elle risque de s'atténuer.
Les symptômes précoces de la grossesse peuvent aggraver les accès de migraine. La nausée, surtout si elle est importante, peut réduire l'apport alimentaire et en liquide, ce qui entraîne une baisse de glycémie et la déshydratation. Essayez de prendre de petites collations sucrées plus fréquentes et de boire beaucoup de liquide pendant la grossesse. Un repos approprié est nécessaire pour pallier le surcroît de fatigue. Parmi les mesures de prévention sécuritaires, mentionnons l'acupuncture, la rétroaction biologique, le yoga, le massage et les techniques de relaxation.
Quelques médicaments ont été mis à l'essai, mais le peu de données dont disposent les fabricants indique qu'en général, ils ne recommandent pas leur utilisation pendant la grossesse, ce qui ne signifie pas qu'ils sont à proscrire. De toute évidence, on doit les utiliser uniquement si les bienfaits l'emportent sur les risques possibles, qui sont difficiles à évaluer en raison du manque de données. De nombreux médicaments sont dangereux surtout pour l'enfant au cours des trois premiers mois, souvent avant même que la femme sache qu'elle est enceinte.
Si vous devez suivre un traitement pour votre migraine pendant la grossesse et l'allaitement, le paracétamol est sécuritaire.
L'aspirine n'est pas recommandée comme analgésique, car elle peut causer des problèmes de saignement; par conséquent, n'en prenez pas sans l'avis de votre médecin ou de votre sage-femme. Les antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS) ne sont pas recommandés pendant la grossesse.
La prochlorpérazine est utilisée depuis de nombreuses années pour soulager la nausée de la grossesse. De même, la métoclopramide et la dompéridone sont largement utilisées pour soulager la nausée et la douleur, en préparations combinées pour favoriser l'absorption des analgésiques, mais il est préférable de les éviter pendant les trois premiers mois. Pour les accès de migraine fréquents et continus, qui demandent un traitement quotidien préventif, le propanolol (bêtabloquant) est le plus sûr.

La ménopause

Au cours des années précédant les dernières règles d'une femme (la ménopause), ses ovaires produisent des quantités décroissantes d'œstrogène. Pendant cette période de déséquilibre hormonal, les accès de migraine peuvent s'aggraver et devenir plus fréquents.
Selon les rares études effectuées, la ménopause aggrave la migraine chez presque 45 % des femmes, 30 à 45 % ne constatent aucun changement et près de 15 % remarquent une amélioration. Une partie de cette augmentation n'est pas directement imputable aux hormones; les femmes qui ont souvent des bouffées de chaleur la nuit dorment moins bien, et le surcroît de fatigue est un déclencheur connu de la migraine.
Après la ménopause, les variations hormonales cessent, le niveau d'œstrogène est moins élevé et plus stable, et la migraine se stabilise pour la plupart des femmes. Toutefois, certaines femmes continuent de subir des accès réguliers.

L'hystérectomie

Rien n'indique que l'hystérectomie (l'ablation de l'utérus et quelquefois des ovaires) soit avantageuse dans le traitement des céphalées hormonales. Le cycle menstruel normal résulte d'une interaction entre différents organes, dont certaines glandes du cerveau, les ovaires et l'utérus.
La seule ablation de l'utérus a peu d'effets sur les variations hormonales du cycle menstruel, même si les règles cessent. L'ablation des ovaires influe sur les niveaux d'oestrogène, mais aucune étude n'a été menée sur les effets du THS sur la migraine. Il est probable néanmoins que le THS aide à contrôler les symptômes chez les femmes migraineuses qui ont subi une hystérectomie.

Le traitement hormonal substitutif

Ce traitement remplace l'œstrogène que les ovaires ont cessé de produire après la ménopause. Il est prescrit pour traiter les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes et autres symptômes de la ménopause, notamment les céphalées causées par la brusque chute d'oestrogène. Prendre le THS pendant plusieurs années procure d'autres avantages, comme de réduire le risque d'ostéoporose et de fractures des os. Le risque de cardiopathie, d'AVC et de thrombose veineuse est plus élevé chez les femmes qui commencent le THS plus tard. La plupart des médecins recommandent de commencer le traitement autour de la ménopause et le prennent pendant quelques années seulement. De cette façon, les bienfaits du THS l'emportent sur les risques possibles.

mal-de-tete.info © tous droits réservés